Ça fait longtemps, je le sais!
Le printemps et l’été, c’est intense. Tout est à mettre à demeure au jardin, les activités culinaires se multiplient, les ateliers aussi, et les hôtes sont enfin là. La tête tourne… et le blog meurt de faim!
Je suis partie en Italie quelques jours, dans le lieu ou, gamine, je passais mes vacances. Ça, c’était avant de découvrir les voyages en sac à dos au bout du monde..
Lungo molti anni,a grande prezzo, viaggiando attraverso molti paesi,
andai a vedere alte montagne andai a vedere oceani
Soltanto non vidi dallo scalino della mia porta
la goccia di rugiada scintillante sulla spiga di grano
(Rabindranath Tagore)
C’est un petit village, face à la mer, dos aux collines, ou pousse le fameux « Basilico genovese ». Pas trop loin de Milano, ni de Genova, à coté de Savona.
Il y a une promenade connue, qui s’appelle « Crocetta » ou « Passeggiata romana »: elle est ancrée à la colline, et surplombe la mer. On peut se perdre dans les petits passages et les escaliers raides, entre délicieux jardins et anciennes maisons à la coloration typique. Chaque point de vue est surprenant, et les parfums de la nature sont innombrables.
Un matin, on se promène en famille, les yeux grands ouverts pour (re)découvrir la belle flore de la Méditerranée. Et voilà un, deux, trois citronniers, chargés de jaunes merveilles, assez près pour les contempler, trop loin pour profiter de l’offrande votive d’une branche qui s’échappe au delà d’un portail secret.
« Voulez-vous rentrer? »
Une vieille dame apparait derrière la confusion de verdure, nous sourit, nous entrouvre la grille décorée, et nous plongeons dans le jardin caché.
Du coup, nous sommes sous les citronniers interdits, le parfum est envoutant, les fruits lourds. Il y en a beaucoup par terre, comme les pommes chez nous. « Je m’en sers au fur et au mesure que j’en ai besoin… » nous explique la dame. Contente, elle nous montre la petite statue d’une Madonne ancienne, blottie contre une haie de myrte, elle nous raconte sa vie solitaire dans cette belle maison qui regarde la mer.
Avant de partir, elle encourage les enfants a cueillir quelques citrons.
Nous rentrons avec notre butin, et je prépare une simple pasta avec câpres, olive « Taggiasche », persil, piment, huile d’olive et les fabuleux citrons della signora Maria.
Encore une fois, je m’aperçois que les ingrédients qu’on a ramassé nous mêmes, et qu’ils ont une histoire cachée derrière, sont les meilleurs.
Les Citrons confits
Stériliser des bocaux en verre.
Laver les citrons, essuyer-les et couper-les en quartiers, sans les détacher au fond: insérer dans chaque « fleur » de citron 1 cuillère à soupe de gros sel (gris de Guèrande c’est mieux). Remplir les bocaux en poussant bien les citrons et insérant des graines de poivre et des feuilles de laurier. Couvrir d’eau et fermer le bocal.
La fermentation va commencer: pour éviter les moisissures, c’est important que les citron soient couverts d’eau salée. Souvenez-vous des vos bocaux, parlez avec eaux et bougez-les, renverez-les, ils vont aimer! Après 3 semaines, vous pouvez commencer à les utiliser.
Comment? En tranches, dans une tajine marocaine, en petits morceaux dans un sandwich de fromage de chèvre frais, aubergines grillées et menthe par exemple. Ou encore pour donner plus de gout à une soupe, des pâtes, une salade de céréales ou du tofu.