…l’essentiel est invisible aux yeux…

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A genou, je gratte la terre. J’enlève les cailloux et je défais les grosses mottes. J’apporte un seau de compost, puis un autre, et je les incorpore au reste. Avec un râteau d’enfant rose j’équilibre bien la surface. Voilà.

Ainsi commence tous les ans ma saison au jardin. Dans la petite serre au milieu de la prairie: 3 x 2m pour semer les salades à repiquer, abriter dans les pots les aromatiques plus frileuses, démarrer tous les petits légumes qui se régaleront sur les buttes avec les beaux jours.

Des couleurs, des arômes qui ne sont pas encore là, mais presque. Un univers, en potence.

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20180306_233606.jpgJe fouille dans mon armoire à graines (un vieux meuble d’épicerie de famille): je trouve de la délicieuse « oreilles du diable » (!), de la laitue de 4 saisons, de la roquette, un fond de chicorée… les sachets sont froissés et tachés, et les graines sales, car préparées et remplis dans la période surchargée qui suit la saison estivale… Voici les blettes colorées, et  la cima di rapa, par là les petits pois, les choux et les courgettes, les cosmos et le basilic.

Chaque tiroir dévoile une émotion differente: à quoi je pensais quand j’ai mis à coté ces fèves? Et comment brulait le soleil quand j’ai ramassé ces graines de tomates?

La vie n’est pas linéaire. Les années, les expériences,  dessinent des spirales ascendantes, et quand nous pensons d’avoir perdu une occasion, une situation, une possibilité, voilà qu’elle peut se représenter, si c’est ça qu’il nous faut.

Exactement comme chaque année, au jardin.

Le jardin est mon maitre.

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Je retourne dans la serre. Le rayons du soleil filtrent à travers les nuages, et m’obligent à quitter ma veste, puis mon pull. Je sème à la ligne, je recouvre, je tasse, j’arrose, et, enfin, j’écris les noms des salades à la craie sur les petites ardoises. Ce dernier geste a quelque chose de poétique pour moi: c’est le témoignage d’un rite ancien, la main de l’homme qui demande à la terre de le nourrir, en posant un panneau qui rappelle que « l’essentiel est invisible aux yeux »…

Je les ferme, et j’imagine le vert qui va bientôt occuper l’espace vide et sombre. L’odeur évocateur des feuilles de tomates. Les petits plats que je réaliserai avec. Le parfum des fleurs, le bruits des insectes et le chant des oiseaux. Une nouvelle saison, et la vie qui revient. Encore et encore.

Est-ce que 3 x 2 m sont ils peu pour rêver?

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2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. beatricefermo dit :

    Ma che bello!!!!!! Poesia e vita vere!!!!

    Inviato da Yahoo Mail per iPhone

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    1. Peas&Love dit :

      grazie…. mi scalda il cuore!

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